jeudi 19 novembre 2009

Top 20 de mes albums des années 2000.

Parce que toute fin de décennie implique cet exercice saugrenu qui consiste à classer... voici, en toute subjectivité (évidemment) mon palmarès des vingt meilleurs disques des années 2000.

En plus d'être inutile (ce qui est déjà bien, non ?), mon classement permet de prendre conscience d'une notion tout au moins aussi superflue (et hasardeuse) : celle qui veut que certaines années ne servent à rien, et que d'autres s'avèrent particulièrement porteuses de "grands disques"....
Ainsi, l'année 2008 ne propose aucun album dans mon désormais célèbre top 20, alors que les années 2000 et 2007 proposent pas moins de 5 disques chacune....
Ce phénomène assez vexant pour cette pauvre année 2008, et plus que valorisant pour les années 2000 et 2007, relève-t-il du hasard ? Bien sûr que oui.

C'est parti ci-dessous : du 20ème, au 1er...


20. Radiohead - Kid A (2000)













19. Dizzee Rascal - Boy in Da Corner (2003)












18. Elliott Smith
- Figure 8 (2000)












17. Grandaddy - The Sophtware Slump (2000)












16. Queens of the Stone Age - Songs for The Deaf (2002)












15. Arctic Monkeys - Favourite Worst Nightmare (2007)












14. Bloc Party - Silent Alarm (2005)












13. Blonde Redhead - 23 (2007)












12. dEUS -
Pocket Revolution (2006)












11. Nada Surf - Let Go (2002)












10. At The Drive-In -
Relationship of Command (2000)












9. Ghinzu -
Mirror Mirror (2009)












8. Regina Spektor -
Soviet Kitsch (2004)












7. The National - Boxer (2007)












6. The Strokes
- Is This It? (2001)












5. Modest Mouse - The Moon & Antarctica (2000)












4. Interpol - Turn On The Bright Lights (2002)












3. Shout Out Louds - Our Ill Wills (2007)












2. Radiohead - In Rainbows (2007)












1. Arcade Fire - Funeral (2004)

vendredi 11 septembre 2009

Mon interview de Tom Barman, chanteur de dEUS (avril 2008)

dEUS - Interview de Tom Barman - kewego
A l'occasion de la sortie de "Vantage Point", le 5ème album des Belges de dEUS, j'ai rencontré, avec mon fidèle ami Nicolas Nauche, Tom Barman, le leader du dEUS, le 23 avril 2008 à Paris...

lundi 13 juillet 2009

Interview de l'écrivain Philippe Jaenada


Plage de Manacorra, 16h30, est-il le récit d’une histoire plus ou moins vraie ?

Beaucoup plus que moins. C'est même une histoire entièrement vraie, à quelques détails près. Ce qui relève du roman, c'est la construction, notamment avec les flashes-back : quand je courais avec des flammes gigantesques aux fesses, je n'avais évidemment pas le temps ni le loisir de penser aux quelques trucs un peu pathétiques (et vrais aussi) qui m'étaient arrivés avant. Mais en tout cas, tout ce que j'écris sur la journée de l'incendie, c'est quasiment du reportage.


Dans tous tes livres, les femmes sont souvent excentriques, comme désarticulées psychologiquement… Tu les vois globalement comme ça ?

Eh bien, comment dire ? Non, pas globalement, non. Mais particulièrement, si. La femme qui se trouve, approchée sous différents angles, dans tous mes romans, c'est la mienne (Anne-Catherine). Et le moins qu'on puisse dire, c'est que ma femme est excentrique et comme désarticulée psychologiquement, oui.


Sais-tu au début de l’écriture de tes romans la manière dont ils vont se terminer, ou avances-tu plus ou moins à l’aveuglette ?

Je préfère savoir comment ils vont se terminer – déjà que c'est dur (je parle pour moi, du moins) de tenir la distance, pendant l'écriture, quand on sait où on va, alors sans but précis, au secours. Non, en général, j'ai très précisément en tête le début, la fin, et six ou sept étapes entre lesquelles je ne me dirige pas forcément en ligne droite. Il n'y a qu'un seul roman que j'ai écrit à l'aveuglette, comme tu dis, c'est La Grande à bouche molle. Et je crois que ça se voit... (Je ne sais pas si c'est une bonne chose ou pas.)


Quel est ton moment préféré pour écrire ? Tu préfères écrire ou « avoir écrit » ?

Mon moment préféré, c'est la nuit. J'écris toutes les nuits jusqu'à 6h. Ce n'est pas que je sois noctambule ou quoi, c'est juste que j'ai essayé d'écrire la journée, je n'y arrive pas – je suis attiré vers ailleurs, je sens le temps qui passe, toutes ces choses pas terribles pour le travail (je n'ai pas des capacités de concentration extraordinaires...) Pour le reste, bonne question. Et pas facile d'y répondre. Disons que lorsque j'écris, ce que je préférerais, de loin, c'est "avoir écrit", et quand j'ai terminé, quand le livre sort, ce que je préférerais, et pas qu'un peu, c'est "écrire".

Si tu devais ne garder qu’un seul de tes romans, ce serait lequel ?

Impossible de répondre à ça. Pas mal d'auteurs le disent, et ce n'est pas une pirouette. Allez, disons comme pas mal d'autres, c'est pas très sport mais ça t'apprendra à poser ce genre de question, le dernier.

Par rapport à ton style, au sens formel… Penses-tu que les choses les plus importantes se disent entre parenthèses ?

Non, pas vraiment. Elles complètent ou précisent ou dédramatisent, c'est selon, les phrases hors de l'eau (j'ai toujours l'impression que les phrases entre parenthèses sont en dessous du texte, ça lui donne du relief, de la profondeur – ceci dit en toute modestie, bien sûr), mais ne sont pas plus ni moins importantes. Ce qu'on dit à voix basse n'est pas plus ni moins important que ce qu'on dit à voix haute. Les sous-vêtements ne sont pas plus ni moins importants que les vêtements.

Ton auteur préféré ?

Bukowski.

Tu aurais fait quoi de ta vie, si tu n’étais pas devenu écrivain ?

Alors là, mystère et boule de gomme.

La mort de Michael Jackson, ça t’a fait quoi ?

Un peu de peine, bien sûr. Pas parce que c'est une époque de ma vie qui disparaît, ma jeunesse, des machins comme ça, mais plutôt par le côté mythique, dramatique. En pensant à ce qu'il devait ressentir. Je suis assez fasciné par les grandes gloires, la solitude et la destruction que ça implique toujours.

Fromage ou dessert ?

Fromage, et plutôt trois fois qu'une. Avec du vin.

jeudi 15 janvier 2009

I hear dead people…


Dans le rock, c’est comme dans la vie : il y a des morts qu’on regrette plus que d’autres. Non pas qu’il y ait des morts dont on se réjouisse (sauf cas extrêmes qui ne rentrent pas dans le sujet de ce billet), mais bon, certains morts ne récoltent qu’un « ah bon ? » vaporeux et indifférent, et d’autres nous hantent longtemps, de manière épisodique, mais régulière…

Ce matin j’errais sur mes vieilleries, reclus dans mon monde musical passé. Ca fait du bien de se réfugier dans les années 90 parfois. D’Alice in Chains à Nirvana en passant par Jeff Buckley, Joy Division et Led Zeppelin, je réécoutais la voix de Layne Staley, celle de Kurt Cobain, de Jeff Buckley, de Ian Curtis, d’Elliott Smith. Et les fûts frappés de John Bonham, le batteur-monstre le plus fin de tous les temps…

Là, un terrifiant dénominateur commun vint rompre mon écoute… Je n’écoutais que des morts. Des stars du rock mortes prématurément. Tous avant 35 ans. Le gamin dans le film de Shyamalan voyait les morts. Moi je les écoutais. Rien de tel pour se mettre en branle et passer une bonne journée.

Il y a des morts qu’on regrette plus que d’autres. Ces six là, je les regrettais tous. Sur ces six génies, on compte deux vrais suicides. A vrai dire, on pourrait en compter six, mais il y en a trois qui ne sont pas assez francs pour être comptabilisés dans les suicides.

Jeff Buckley, mort à 30 ans, responsable d’un des plus beaux albums des années 90 (Grace). Cause de la mort : noyade. Noyade d’un type qui sait très bien nager, dans les eaux calmes du Mississippi. Beaucoup de ses amis ont nié la thèse de l’accident… Suicide ?

Kurt Cobain, mort à 27 ans. L’homme qui a osé dire aux années 80 d’aller se faire foutre. L’homme grâce à qui la deuxième plus belle vague rock a pu avoir lieu, durant les six ou sept années qui ont suivi son avènement. Là pour le coup, la thèse du suicide est (presque) avérée. Retrouvé troué d’une balle qu’il s’est apparemment lui-même tiré. (Allez Courtney, confirme s’il te plait…). Le doute n’a cependant jamais cessé de planer… Suicide ?

Ian Curtis, mort à 23 ans. Chanteur, pantin fragile et épileptique de Joy Division, le groupe le moins joyeux de la fin des années 70. Bien avant qu’il n'ait pu comprendre qu'il allait devenir une référence pour la moitié des groupes de la fin du siècle, il s’est pendu dans une cuisine. Certains diront que c’est la peur de sa maladie (qu’il aurait juste fallu lui expliquer un peu mieux, mais les médecins de province anglaise sous Thatcher avaient un sens de la psychologie proche du degré zéro), l’effroi que lui procurait sa maladie qui l’a tué. « Suicide »…


Layne Staley, mort à 35 ans. Seattle, début des années 90. Ce qu’on appelle à tort ou à raison le grunge est à son apogée. Et c’est en partie grâce à cet homme, le chanteur d’Alice in Chains. Le tendre Layne Staley. Grand enfant de 35 ans. Incompris, trop fragile, dépressif, exubérant, bipolaire, drogué. Catalogué comme génie de la musique (il apprenait à jouer d'un instrument de manière très honorable en quelques heures ou quelques jours). Retrouvé mort sur son canapé à Seattle. Overdose de cocaïne et d’héroïne… Cela faisait plusieurs jours qu’il n’ouvrait plus sa porte à ses amis venus vérifier que tout n’allait pas si mal. Layne Staley, avait décidé de mourir seul chez lui. Selon les légistes, la dose de drogue administrée, surtout pour un « spécialiste » de la dope comme Staley, prouvait qu’il avait pour but d’en finir… Mais aucun mot. Aucune lettre sur la table. Suicide ?


John Bonham, mort à 32 ans. Ce type est le meilleur batteur de rock de tous les temps. Si Led Zeppelin a décollé, ce n’est pas uniquement grâce à la voix du Diable qu’avait Robert Plant, ni aux riffs de Jimmy Page. C’est aussi grâce à l’inventivité de John Bonham, sa puissance phénoménale, sa finesse inespérée. Un soir où l’appel de l’alcool fut plus puissant encore que les autres jours, il finit par s’étouffer Et son cœur céda. Suicide ?


Elliott Smith, mort à 34 ans. L’un des « folkeux » les plus prometteurs de sa génération. Sa mort brutale et suspecte a presque été passée sous silence par les médias qui l’encensaient quelques mois plus tôt… Elliott Smith a été retrouvé mort chez lui, sans cause apparente. Il n’avait aucun problème de santé mais ses proches le trouvaient « miné » depuis quelques temps, alors que la gloire lui tendait les bras. Suicide ?

Parmi les 323 morts prématurés -plus ou moins connus- que le rock a connu depuis les années 50, on compte 36 « vrais suicidés », 40 overdoses de drogues, 9 overdoses d’alcool, 5 noyades de types qui savaient nager, 67 accidents de la route (dont 39 qui n’impliquaient pas d’autres véhicules que le leur) et 21 causes non élucidées...

L’âge moyen de la mort chez ces 323 rock stars est de 36,9 ans.

R.I.P

lundi 8 décembre 2008

Facebook, un profil, un statut...

Ils sont très forts.
Pas seulement grâce à leur outil d'horodatage dont Olivier M. vantait à juste titre les mérites l'autre jour ("il y a quelques instants"... "il y a quelques secondes"... "il y a quelques minutes..."). C'est bien plus profond que ça... Ils sont forts car ils arrivent à nous faire céder, alors qu'on méprisait ça il y a encore quelques temps.
C'est comme la pub pour la voiture que personne (oui j'exagère) ne peut s'acheter... "Souvenez-vous quand vous ne vouliez pas de téléphone portable ?". Etc…
Un peu, qu'on s'en souvient, de cette arrogance, de cette prétention coupable que finit par ressentir le type qui ne voulait pas de portable en 2001, et qui n'a pas de profil Facebook en 2008...
Le saligaud. Il "se la pète". Il "fait genre il a une vie et n'aime pas Facebook". Ce type là, que je ne suis pas (malheureusement ? oui un peu... mais bon) est-il un animal blessé errant sur les chemins douteux du non ralliement à la masse ? Ou est-il simplement un homme libre, qui n'a pas envie, pas besoin*, ou pas le temps de traîner sur un site de réseau social, sans pour autant s'en vanter ? Comme dirait le postier à son copain l'autre jour, devant mon immeuble, "Bah euh non quoi ! Il dit pas que c'est pas bien, juste il a pas très envie quoi, tu vois ?"

Ah... mais voilà. Sur cet homme, ou cette femme, on en sait rien. On ne peut rien savoir sur le type qui ne veut pas de profil Facebook, puisqu'il n'a pas de profil Facebook.
Ca se corse, notre affaire...

Je devrais haïr Facebook.

Non pas par principe ou par snobisme, quoique…

Mais parce qu’il correspond à tout ce que je suis censé détester : la constitution d’un réseau totalement « autogène ». Par « autogène » j'entends qui n’a d’autre raison d’exister que… d’exister seulement. Pour être plus clair, ce réseau d’amis n’a –la plupart du temps- aucune utilité. Et qu’on ne me dise pas le contraire… je crois savoir – d’après une étude il est vrai assez peu poussée mais bon, faut pas me la faire- que chacun d’entre nous « communique » régulièrement avec maximum 15% de son réseau. Les 85% restant étant essentiellement constitué d’amis d’amis, de famille plus ou moins éloignée, ou de connaissances personnelles et/ou professionnelles à faible taux d’ « amitabilité ».

Pour cette arnaque que l’on se fait à soi-même surtout, je devrais haïr Facebook.

Sans compter les « statuts ». Le Masque est allé faire pipi à 14h23... Le Masque va mettre une branlée à Matthieu au tennis… Le Masque se demande si Ségolène Royal est vraiment un être humain ou juste un hologramme mal détouré… Bref, vous voyez de quoi je parle. Ce statut qui vous permet de dire à tout votre fameux réseau d’amis que ce que vous êtes en train de faire, ce que vous avez fait, ce que vous allez faire, et plus rarement, ce que vous pensez, est forcément génial, en tous cas suffisamment important pour être signalé. Étrange, quand même…

Du coup, les gens que l’on voit peu se mettent à exister pour de vrai à nos yeux. Ils font des choses. Dingue.


Pour ça aussi je devrais haïr Facebook. Pour cette impudeur permanente, cette mise en avant de soi pour de mauvaises raisons. Un peu comme quand on décide de (re)lancer un blog peut-être ?

Je n'espère pas.

Welcome.


* : j'aimerais développer ce point, sur le besoin et l'envie, ou le besoin d'avoir envie, ou l'envie d'avoir besoin d'envie... mais euh... ça m'a l'air bien complexe, quand même...